Le terrible smog en Chine – éoliennes aussi coupables ?

A l’émission 19:30 de la TV suisse romande RTS (www.rts.ch) de ce soir, on trouve deux sujets concernant les sciences, traités de manière fort différente:

  • Le sujet 1: substances dénoncées pour leurs effets pseudo-endocriniens, vers 21 min, illustre le fait qu’on n’écoute pas les scientifiques, même dans des cas graves. C’est bien que la RTS en fasse état et que le Pr. André-Pascal Sappino ait reçu la parole – mais c’est bien tard; il a dénoncé les conflits d’intérêts économie contre santé, qui ont amené plus de 500 substances à ne pas être prohibées pour l’usage courant (!)
  • Le sujet 2: le smog en Chine, vers 24 min, documente le smog le plus sévère, concernant environ 500 millions d’habitants; mais le journaliste ne dit mot de l’étonnante corrélation de ce fléau avec la plus forte dotation au monde en éoliennes 🙁  Relire Suppressio veri, suggestio falsi. Cette corrélation ne sera pas une surprise pour ceux qui reliront Pas de neige à Noël: éoliennes coupables ?  Le point d’interrogation se révèle donc manifestement superflu.

Le fait que des scientifiques reçoivent de temps en temps la parole est naturellement très réjouissant; on peut espérer que dans le cas des énergies renouvelables, de la sortie à la légère du nucléaire en Suisse et de la stratégie énergétique de la Confédération, on entendra très bientôt à la RTS des scientifiques dénoncer les erreurs de conception – en particulier l’impréparation dans le domaine des éoliennes, relire Potentiel théorique éolienAVANT de légiférer et de dépenser des milliards plutôt qu’après … Il n’y aura d’ailleurs pas seulement des conséquences financières à ces égarements, sous formes de taxes et de renchérissements du kWh, mais surtout un déluge de prescriptions et de conséquences techniques fâcheuses, telles par exemple que la dépendance accrue aux importations et l’instabilité du réseau électrique suisse.

Ironie de cette histoire de censure, effet boomerang: les médias électroniques (comme la TV) seront au premier rang des victimes d’un réseau électrique de basse qualité !

Il reste à signer le referendum contre la nouvelle loi sur l’énergie, relire:

En Suisse, même les scientifiques votent ! 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 21.12.2016

Publié dans Science, Suisse | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Les radars de l’armée suisse

[Ce matin au courriel la note, en provenance du quotidien de Lausanne 24 Heures:  «En raison d’une abondance de lettres de lecteurs, de la période des Fêtes à venir et du fait que vous vous êtes déjà exprimé le 2 novembre sur le sujet du nucléaire et des éoliennes, votre lettre n’a pas été retenue pour parution.»  Il faut remarquer que les articles dans la Presse et les émissions à la RTS se succèdent, sur les avis des autorités occupées à promouvoir une transition énergétique promise pourtant à un cuisant échec, sans qu’il y ait la moindre référence à nos oeuvres. Exemple de ce martelage: «Les raisons de la colère contre l’armée» du 17.12.2016, du même journaliste Patrick Chuard; sur le site et sur ce dernier article, on trouve 8 commentaires, dont je produis les miens:

  • André Bovay-Rohr
17.12.2016, 15:34 Heures

Il y a bien pire que les restrictions de l’armée, en ce qui concerne non seulement les éoliennes, mais aussi les panneaux photovoltaïques: ces sources d’électricité intermittentes (avec les barrages hydrauliques) seront bien incapables de remplacer les sources nucléaires. L’avoir démontré scientifiquement n’a pourtant pas tant excité le DETEC, l’OFEN, les Cantons et autres Autorités ! Etrange … 

  • André Bovay-Rohr
17.12.2016, 15:44 Heures

Dans une étude publiée il y a une année dans le blog scientifique suisse indépendant « Toutes les énergies », l’article « Pas de neige à Noël: éoliennes coupables?» on a vu qu’il va falloir renoncer à prélever cette énergie dans la Nature … Préserver la Planète va imposer d’écouter ENFIN les scientifiques soucieux d’évaluer avec soin l’impact réel de nos industries « vertes » …

 L’éditeur, le 20.12.2016]

Lettre de lecteur du 16.12.2016

La présente fait suite à l’article du vendredi 9 décembre 2016, dont le titre sur la version imprimée était  « L’armée parachute une étude contre les éoliennes ». 

Eoliennes contre nucléaire en Suisse 

De tous les motifs qui existent de douter de l’opportunité de construire des fermes d’éoliennes en Suisse, les perturbations prévisibles du climat local sont encore les pires. Dans une étude publiée il y a une année dans le blog scientifique suisse indépendant « Toutes les énergies », Pas de neige à Noël: éoliennes coupables?  on pouvait prévoir à cause d’elles: 

  • L’allongement probable de périodes de la même météo.
  • La diminution progressive des précipitations. 
  • L’aggravation des épisodes de smog régional (par exemple à Paris). 
  • Une contribution mesurable au réchauffement climatique continental. 

On doit admettre que la corrélation en Suisse de tous ces indices à la fois est troublante. En outre, il est scientifiquement établi que des sources d’électricité intermittentes comme des éoliennes ne font pas l’affaire pour remplacer nos centrales nucléaires; à la place, on va pourtant construire à coups de nos milliards de francs nombre de ces électrosaures ! 

Idées novatrices: 

  • Quelles raisons urgentes y aura-t-il de démanteler une centrale nucléaire mise à la retraite ? Mettre la clé sous le paillasson semblerait plus simple, plus sûr et nettement moins cher: c’est ce qui a été fait avec les châteaux du Moyen-âge 🙂 
  • En détruisant les déchets nucléaires, on peut en tirer un déluge d’énergie; pourquoi ces développements ont-ils été négligés par nos Autorités ? 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 20.12.2016

Commentaire

Il est évident pour n’importe quel physicien ayant eu affaire aux ondes décimétriques, centimétriques ou millimétriques, que des pales d’éoliennes, construites en fibres de carbone (conducteur électrique), sont des réflecteurs pour les ondes des radars; on comprend donc sans peine qu’avec des pales en mouvement, elles puissent représenter à la fois un danger de collision permanent, pour les avions civils ou militaires, et des obstacles gênants, pour la détection de ce qui se trouve derrière …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 20.12.2016

Publié dans Energie, médias, Suisse | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Suppressio Veri, Suggestio Falsi

Sur les écrits ou lors des émissions concernant les sources d’énergie, innombrables sont les cas où les journalistes ou leurs interrogés se sont permis d’ignorer les faits physiques – et d’en tirer des conclusions fantaisistes, comme lors de la votation du 27 novembre 2016 au soir – depuis de longues années: je suggère de leur administrer à tous médecine !

Des circonstances particulièrement favorables se présentent parfois, pour administrer un traitement approprié aux responsables: c’est quand on peut couper les vivres au journaliste ou menacer l’élection du politicien ! En ce qui concerne la radio et la TV suisse, l’initiative populaire « No Billag » a abouti et se trouve au menu du Parlement depuis le 19.10.2016; ne voulant pas la mort des pécheurs, on a le temps de leur demander de s’amender. Mes revendications pour Presse et médias – dire la vérité et aussi contredire immédiatement ceux qui l’offensent

1. Exposer pourquoi la radioactivité de bas niveau est inoffensive, et donc pourquoi le nucléaire civil en Suisse est un danger très modeste. Relater la fraude scientifique de H-J Muller (Nobel 1946) et ses conséquences sur la peur infondée du nucléaire en général. Relater comment peut se pratiquer la destruction des déchets nucléaires et le brillant futur de l’énergie durable qu’on peut en tirer. 

2. Relater pourquoi la transition énergétique envisagée en Suisse est physiquement impossible et donc qu’il faut au plus vite remplacer les usines électronucléaires, pour n’avoir pas à importer en masses électricité, ou plus de gaz, ou plus de pétrole ou du charbon. 

3. Expliquer qu’il faut renoncer à l’usage de l’énergie géothermique profonde, à l’usage à échelle individuelle largement répandue de l’hydrogène, à l’usage de l’énergie éolienne: ce sont de fausses pistes, avec des effets secondaires dangereux.

A défaut, je me transformerai dès 2017 en prosélyte de « No Billag » ! 

Bibliographie

André Bovay-Rohr, Colombier, le 29 novembre 2016

Commentaire 

Ce soir, à l’émission 19:30 de la TV romande RTS (aussi nommée téléjournal), on trouve l’extrait: http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/ludc-se-dechire-sur-la-strategie-energetique?id=8261633 ; il y a eu violation de mes revendications, spécifiquement la 2ème, en ne contredisant pas l’affirmation de MM. les Conseillers nationaux Bourgeois et Nordmann (une « transition » ou le remplacement de l’électricité par des renouvelables est une impossibilité physique à l’échelle nationale et les journalistes au micro n’en ont rien dit).

André Bovay-Rohr, Colombier, le 22 décembre 2016

Publié dans Energie, médias, politique, Suisse | Marqué avec , , , | 2 commentaires

Ne mettons pas la Suisse à l’écart

[Lettre de lecteur au quotidien 24heures, publiée le 22 novembre 2016 page 29; il s’agit de la votation fédérale du 27 novembre 2016]

L’initiative pour sortir du nucléaire propose un article constitutionnel obscurantiste, voire moyenâgeux. La Constitution définit notre politique et nos lois et elle est une sorte de carte de visite de notre pays. Se fermer catégoriquement à une technologie importante ne sert qu’à mettre la Suisse à l’écart, la faisant passer pour rétrograde. Alors, je voterai NON!

Le nucléaire a permis de protéger nos paysages et notre biodiversité aquatique et, en tandem avec l’hydraulique, de nous approvisionner en énergie électrique propre, fiable et économique. Mettre en question notre système unique au monde et le remplacer par un système mal défini, instable et imprévisible, qui n’existe que dans les rêves des écologistes, serait une folie impardonnable qui mettra à mal notre compétitivité internationale et notre standard de vie.

C’est en contraste avec les assertions d’un professeur honoraire de l’EPFL qui vient de publier dans 24 Heures les phrases suivantes: «Ce nucléaire n’est ni sûr ni payant. On court un risque lourd sans même en bénéficier.» Ces deux phrases sont mensongères et indignes d’un homme qui se vante d’être un homme de science et de politique. Ce qui est le plus troublant est le fait qu’il répète les mensonges émis par la propagande étatique supportée par la plupart des médias.

Aucun groupe antinucléaire, le professeur en question inclus, n’a proposé de système électrique de remplacement stable, fiable et économique. Je voterai Non! C’est mon devoir envers les générations futures.

Franz-Karl Reinhart, Lausanne, le 17 novembre 2016

*   *   *

[Lettre de lecteur au quotidien Le Temps, publiée le 26 avril en page 11, avec le titre modifié par la Rédaction: Energie: il faut que la Suisse soit indépendanteLa Rédaction a fait aussi plusieurs coupures, qui ne sont naturellement pas reprise ici]

Sociétés électriques en faillite: inacceptable !

Concerne: Article de débats « Une compagnie d’électricité devrait aussi pouvoir faire faillite« , auteur: M. Patrick Dümmler, page 10 de Le Temps de ce jour

« L’auteur a une visible méconnaissance du domaine de l’électricité en Suisse: on ne saurait être moins intégré au réseau européen; ce n’est pas une protection, mais ces temps un gros risque d’inondation ! 

L’Etat fédéral et les Cantons « s’emploient à promouvoir » un approvisionnement sûr de l’énergie et donc de l’électricité (Cst. art.89): comment serait-ce pensable, avec des producteurs fragiles, sociétés électriques suisses en faillite ? 

L’électricité de l’UE est un domaine pétri de croyances plutôt débiles, qui ont entraîné par ex. l’Allemagne à  une surproduction structurelle: un échec technique et financier cuisant, un désordre durable. Documentation: article ultra-court   » L’expérience électrique de l’Allemagne « .  

Croire que le marché européen va représenter pour la Suisse un avenir, au milieu de cette tempête, est au mieux de la naïveté, au pire une grande incompétence politique: vous supposez sérieusement que l’UE va se soucier de notre sécurité d’approvisionnement ? 

En réalité, il va falloir cesser de suivre les mauvais exemples des pays voisins – faire une pause des investissements actuellement gaspilleux en énergies dites renouvelables – reprendre une réflexion de stratégie énergétique réaliste, en vue d’une indépendance suisse techniquement plausible.  

A défaut, nous risquons un effondrement de la Société suisse, le jour où la conjoncture européenne aura tourné aux pénuries d’énergie. »

André Bovay-Rohr, Colombier, le 19.4.2016

Commentaire 

Sur la même page 11 , M. Patrick Dümmler (Avenir Suisse, Zürich) a pu répliquer par une autre lettre de lecteur sous le titre « L’autarcie énergétique n’est pas souhaitable »; il y a affirmé que l’approvisionnement du pays serait maintenu par d’hypothétiques nouveaux propriétaires plus efficaces. Cela montre qu’il n’a pas compris ou pas voulu admettre la violation, par l’intermédiaire d’une bourse en perpétuelles soldes de surplus, de notre législation contre la concurrence déloyale, et donc l’impossibilité technique de concurrencer pareil dumping … Voir ma proposition pour y faire face, dans l’article

COPNATEN – Coopérative nationale de l’énergie

André Bovay-Rohr, Colombier, le 25.11.2016

Publié dans Nucléaire civil, politique, Suisse | Marqué avec , , , , , | Laisser un commentaire

Sortir du nucléaire?

[Lettre de lecteur, publiée dans le Quotidien Le Temps (LT) du 14.11.2016, sous le titre modifié par la rédaction en « Une source d’énergie qui disparaîtrait »   –  L’éditeur, le 15.11.2016]

En cas de sortie du nucléaire, il y a pire que les 4,1 milliards d’Axpo et les 2,5 milliards d’Alpiq qui seraient réclamés comme indemnisations (LT des 31 octobre, 1er et 7 novembre). Ce seraient 3,3 milliards de watts (gigawatts ou GW) de puissance électrique qui disparaîtraient, eux qui nous assurent non seulement une énergie de 24 milliards de kWh (térawattheures ou TWh), dont 14 TWh en hiver, mais surtout une garantie indispensable de puissance soutenue.

En effet, la consommation brute d’électricité en Suisse n’est pas seulement un chiffre de quelque 62 TWh simplement comptabilisés chaque 31 décembre, mais cette demande est soutenue par une puissance continue qui est en moyenne de 7 GW. On oublie en général de mentionner qu’elle ne descend jamais en dessous de 5 GW, même au cœur de la nuit, dont 2 GW sont assurés par les centrales hydrauliques au fil de l’eau et 3 GW par les centrales nucléaires. Si celles-ci venaient à manquer – demain ou après demain cela ne fait pas de différence –, il faudrait assurer d’une façon ou d’une autre cette part de 3 GW dans la puissance de base incompressible et continue de 5 GW que demande le pays.

On devrait soit importer d’avantage, à condition qu’on puisse toujours le faire de façon garantie et au bon moment, soit construire d’autres centrales thermiques à agents fossiles, génératrices, elles, de gaz à effet de serre. Les nouvelles énergies renouvelables, même si elles arrivaient à produire l’équivalent des 24 TWh du nucléaire au 31 décembre de chaque année, ne peuvent physiquement pas assurer ce ruban continu nécessaire, car elles sont aléatoires et intermittentes. En cela la «Stratégie énergétique 2050» n’est pas plus raisonnable ni mieux réfléchie que l’initiative des Verts.

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 7 novembre 2016

Commentaire 

M. De Reyff a complété cet article sur cette publication par une remarque:

Voir: https://clubenergie2051.ch/2016/11/18/sortir-du-nucleaire/

à propos de la négligence du facteur temps …

*  *   *

[Lettre de lecteur, à ma connaissance pas publiée dans le Quotidien Le Temps (LT) à ce jour   –  L’éditeur, le 18.11.2016]

Objet: Sortie volontariste du nucléaire: entreprise téméraire !

À: lt_lecteurs@ringier.ch, SBG@letemps.ch

Copie: jacques.neirynck@epfl.ch

Monsieur le Rédacteur en Chef, 

Dans l’éditorial de ce 7 novembre 2016, M. Wuthrich présente l’évolution du dossier de l’énergie, comme si la Stratégie énergétique 2050 était autre chose qu’une entreprise téméraire, promise à un cuisant échec. 

Pourtant, quand on vérifie par simulations et calculs son contenu, on s’aperçoit très vite de ce désastreux fait scientifique …  C’est ce que le Parlement fédéral a cette année, par ses commissions CEATE, refusé de faire. 

Les effets financiers de la surproduction structurelle d’électricité (résultant en Allemagne de l’abus des sources d’énergies renouvelables) permettent pourtant aussi de vérifier l’aberration technique de la transition projetée.  On peut subodorer le triste sort qui nous attend, en examinant d’un oeil critique ce qui se passe, chez nos voisins du Nord ou en Australie du Sud: par exemple le brutal black-out électrique du 28.9.2016 à Adelaïde – pour deux jours – en donne une assez bonne idée. 

Quand à la lettre de lecteur du Pr. Neirynck, on n’y comprend pas pourquoi une industrie à « stratégie rémunératrice » aurait ces jours les plus graves difficultés financières … Tempi passati. D’autre part, on ne saurait mieux  confirmer l’avènement d’une dépendance énergétique massive et téméraire envers les pays voisins. 

André Bovay-Rohr, Physicien, Colombier, le 7 novembre 2016

Publié dans Energie, Nucléaire civil, Suisse | Marqué avec , , , , , , | Laisser un commentaire

Nucléaire / Mille sottises ! 

Ce jour mercredi 2 novembre 2016, a été publiée à ma grande satisfaction, au courrier des lecteurs du quotidien lausannois 24Heures en page 31 ma lettre de lecteur, résumé des thèmes à évoquer à propos de l’énergie nucléaire et des usines électro-nucléaires.

  *   *   * 

[a été supprimé par la Rédaction: La présente fait suite aux lettres de lecteur du 26 octobre 2016 de Mme Isabelle Chevalley (Nucléaire ou charbon?) et de M. Hans-Ulrich Trachsel (Vous avez dit pénurie d’électricité ?). ]

« L’habitude a été prise durablement, au sujet de l’électricité, de tromper le public: 

– La radioactivité serait dangereuse à toute dose, même petite – c’est une fraude scientifique (hélas découverte seulement en 2010) qui l’a fait accroire !

– On ne saurait que faire des déchets nucléaires – alors que leur destruction (et exploitation en électricité) est faisable et très lucrative. 

– Son exploitation serait à perte – alors qu’en Suisse toutes les productions électriques sont victimes de dumping (violation impunie de notre législation contre la concurrence déloyale et de celle de l’OMC). 

– En cas d’accident, il faudrait soi-disant évacuer en Suisse un million de gens – alors que le faible niveau d’irradiation à Fukushima par exemple n’exigeait point de traumatique évacuation durable . 

– La soi-disant transition énergétique en Suisse ne prévoit de remplacement ni pour le charbon, ni pour le pétrole, ni pour le gaz – le jour où il faudra le faire, sans nucléaire on sera fort dépourvu quand l’hiver sera venu.   

– L’entreprise téméraire « Stratégie énergétique 2050(!) » planifie l’usage d’énergies renouvelables – aux effets secondaires négligés (par exemple par Suisse-Eole) – incapables techniquement de remplacer le nucléaire, cela se voit dès les premières simulations.  

– Dès les centrales nucléaires suisses arrêtées et non remplacées, nous serons stratégiquement dans le creux de la main de l’Europe …

[a été changé par la Rédaction: Donc pour les votations à venir à propos de nucléaire: NON et NON. ] Donc, pour la votation à venir, je dirai non et non!

[a été supprimé par la Rédaction: A signer: le referendum en cours contre la loi sur l’énergie  »

André Bovay-Rohr, Physicien, Colombier (VD), le 26 octobre 2016

Bibliographie

Tous les sujets abordés dans cette lettre ont fait l’objet d’études soignées, pour certaines publiées dans ce blog depuis des années; ci-dessous, un échantillon.

§ La radioactivité de bas niveau est inoffensive    

   Détruire sans peur les déchets nucléaires !

   L’opposition au nucléaire est devenue infondée

   Electricité en Suisse: roulés dans la farine !

§ COPNATEN – Coopérative nationale de l’énergie

§ Potentiel théorique éolien

   La vengeance d’Eole    

   Pas de neige à Noël: éoliennes coupables ?

§ Fukushima, le bilan de l’irradiation

§ Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

   Pénuries de 70% !

§ Une adhésion forcée à l’UE ?

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 2 novembre 2016

Publié dans Energies renouvelables, Nucléaire civil, politique, Suisse | Marqué avec , , , , | Laisser un commentaire

Epée de Damoclès sur l’électricité suisse

Communiqué de Presse

Monsieur le Rédacteur en Chef,

Le 28 septembre 2016, l’Australie du Sud (région d’Adélaïde, 1’600’000 habitants) a été victime d’un arrêt total et brutal (black-out en 12 secondes) de son alimentation électrique. La documentation (en anglais) présente à la fois en détails l’ampleur d’un désastre, susceptible de répétitions,  et l’incurie des responsables:

    http://joannenova.com.au/2016/10/sa-blackout-three-towers-six-windfarms-and-12-seconds/

§ Pour les Suisses, l’intéressant de l’affaire est que la structure des parcs éoliens et autres sources d’énergies renouvelables, ajoutées à l’absence de sources nucléaires, ressemble beaucoup à ce que proposent les législations fédérale suisse et cantonales dans ce domaine: la stratégie énergétique 2050 (SE2050).

§  Il faut souligner la témérité, qui consiste à faire mettre en oeuvre à coups de milliards SE2050, sans avertir ses futures victimes des risques encourus, illustrés concrètement en Australie.

§ Comme la Confédération et les Cantons ont fait la sourde oreille aux avertissements de mes collègues et de moi-même sur ce genre de risques, je suggère d’informer le public sur l’étonnante persistance des Autorités fédérales à transformer la douteuse SE2050 en législation …

§ Il sera aussi permis de renseigner sur la gravité des mensonges, régnant à propos de radioactivité et qui sont à la source de toute cette agitation; en effet, la découverte et la publication, en 2010, de la fraude scientifique qui la concerne – et qui dédramatise ses effets sur la santé – sont largement passées inaperçues. Or dans cette occurrence, l’idée saugrenue de ne pas remplacer les centrales nucléaires, de se mettre donc en forte dépendance de l’étranger – devant les faiblesses des solutions proposées par SE2050 – est également manifestement téméraire …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 19 septembre 2016

Publié dans Nucléaire civil, politique, Suisse | Marqué avec , , , , , , | Laisser un commentaire

En Suisse, même les scientifiques votent !

La nouvelle loi fédérale sur l’énergie a souffert de graves déficits en raisonnements et en vérifications de calculs. Il est donc du devoir de ceux qui sont au courant de provoquer le débat public et pour l’obtenir de signer, en tant que citoyen, une demande de referendum. En voici un cliché imprimable de feuille de signatures, préparée par des connaisseurs:


2016-10-21-form-referendum

… qui a été extraite de la source, de lien:

http://www.paysage-libre.ch/wp-content/uploads/2016/10/Formulaire-referendum.pdf

Pensez à la faire signer autour de vous !

Pour l’expédier au comité inter-partis, vous pouvez utiliser la feuille d’adressage (A4 hauteur, pour enveloppe à fenêtre) :  Adresse du comité inter-partis

Bibliographie

Le texte officiel peut être accédé par le lien :  Loi fédérale sur l’énergie LEne

L’article « Décadence » fournit l’historique de cette affaire: nos édiles ne pourront pas prétendre n’avoir pas été prévenus des vices connus ou cachés de cette entreprise téméraire.

André Bovay-Rohr, Colombier, le 11 octobre 2016, rév. 21.10.2016

Commentaire

Il existe une autre source de feuilles de signatures   https://energiestrategie-nein.ch/fr

L’éditeur, Colombier, le 19 octobre 2016

Commentaire

Il existe une troisième source de feuilles de signatures (UDC):

https://www.udc.ch/fr/assets/File/A4_Referendumsbogen_Energie2050_FR_web.pdf

L’éditeur, Colombier, le 21 octobre 2016

Publié dans Energie, Nucléaire civil, politique, Suisse | Marqué avec , , , , | Laisser un commentaire

Détruire sans peur les déchets nucléaires !

Le principe de destruction des déchets nucléaires est assez simple, même si la mise au point des procédés sera coûteuse et difficile: tout noyau atomique peut être transmuté par un passage dans un four à neutrons adéquat; on le sait depuis des décennies ! 

La radioactivité de bas niveau est inoffensive (tant qu’on n’absorbe pas de matières radioactives, de radon, d’iode ou de poussières); il est dommage de se priver du nucléaire, en croyant à des dangers largement chimériques, propagés par de pervers spécialistes de la communication. En Suisse, à qui profite l’interdiction à long terme de remplacer ou de construire des usines nucléaires? Pas au climat, pas à l’écologie, pas aux consommateurs ou à l’économie et pas à leur sécurité d’approvisionnement …

On peut aussi transmuter des noyaux lourds, inutilisables jusqu’ici (dits fertiles, par exemple U238), pour en faire du précieux combustible nucléaire (noyaux fissiles, par exemple Pu239). Depuis plus de 20 ans, on sait en principe comment utiliser ainsi des dizaines de fois mieux le combustible nucléaire, que dans des réacteurs de 2ème génération (comme ceux qui sont actuellement en service en Europe) ou même de 3ème génération. Les études depuis le milieu du 20ème siècle et les simulations par ordinateurs de ces nouveaux types de réacteurs nucléaires ont été faites aussi pour un nouveau combustible, le Thorium, plus abondant que l’Uranium, avec publications dès 1996; les logiciels utilisés à l’époque ont été portés sur toutes sortes d’ordinateurs et de PC (des milliers de fois plus rapides en 2016 qu’en 1996) et leurs bases de données existent toujours: il est donc loisible de simuler un réacteur nucléaire de type nouveau dans des délais courts (quelques mois, une fois l’outil maîtrisé). De ces simulations de réacteurs (par exemple) à onde de combustion nucléaire, on peut déduire que le combustible usagé peut à la fois très bien être réutilisé et débarrassé des anciens déchets nucléaires.  Ecologiquement parlant, c’est une très bonne nouvelle. En Suisse, avec le combustible nucléaire usagé déjà disponible, on dispose de quoi remplacer toutes les autres grandes sources d’énergie pour au moins un siècle, au niveau de consommation de 2016: la substitution sera techniquement longue et difficile, mais ce sera mieux que de continuer à subir les dépendances de l’étranger, l’incertitude sur le futur et les dépenses pharaoniques actuelles.

Tout ceci fait qu’il n’y a aucun souci à se faire, ni pour la durabilité, ni pour le financement complet du nucléaire, ni pour les déchets. On pourra ainsi se donner le temps de résoudre complètement et sans inconvénients climatiques tous les problèmes d’énergie de très long terme. Documentation:

§ Lien Thorium, oui! mais pas seulement  ; ne pas manquer de lire les articles cités par M. De Reyff. 

§ 2007.01-27 financier déchets.xls décrit le nombre de centaines de milliers de Fr/kg d’électricité qu’on peut en attendre. Sachant qu’on pourra aussi employer l’Uranium naturel ou l’Uranium appauvri comme combustible nucléaire, la pénurie de ce combustible n’est pas pour demain …

§ 2007.02-03 épargne CO2.xls

Procédés de destruction définitive des déchets nucléaires – tempête d’idées

L’idée est d’établir ici les principes, pouvant inspirer ceux qui mettront au point les meilleures des usines spécifiquement dédiées prioritairement à la destruction, en Suisse ou ailleurs, des déchets nucléaires de toutes sortes. Par rapport aux idées explorées vers 2007, il s’agit ici de tenter la deuxième étape de conception d’usines de destruction définitive des déchets nucléaires.

§ Le réacteur nucléaire à onde de combustion au Thorium de Teller et al., du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL) est décrit dans les actes de la conférence ICENES96 (International Conference series on Emerging Nuclear Energy Systems, Moscow 1996); cette publication va être utilisée ici comme mine d’idées et source d’informations. Comme la source internet d’origine (http://www-phys.llnl.gov/ adv_energy_src/ICENES96.html) a disparu, le texte est mis à disposition ici :

1996 ICENES texte A4H.pdf

NB: l’appendice C fournit de très précieuses indications sur les métaux spéciaux aptes à supporter un déluge de neutrons.  Les figures de données scientifiques 1, 2 et 5 sont incluses ci-après.

1996 ICENES fig1

1996 ICENES fig2

1996 ICENES fig5

Critique: mettre en un seul réservoir scellé la provision de combustible nucléaire pour 30 ans vient du souci d’empêcher tout accès aux matériaux transformés et donc toute tentative de prolifération. Il faut à mon avis concevoir autrement le réacteur, se contenter d’une provision de combustible minimale, fissionnée à mesure, afin de limiter les quantités de matières radioactives sur le site.  

§ Il existe dans la nature des réacteurs à onde de combustion nucléaire au centre du Globe, dans la partie métallique du noyau, découverts par une équipe universitaire d’Ukraine (dirigée par le Prof. Rusov V.D., publication en 2004, titre « Geoantineutrino Spectrum and Slow Nuclear Burning on the Boundary of the Liquid and Solid Phases of the Earth’s core » ), source   http://arxiv.org/pdf/hep-ph/0402039.pdf   .

2004.02-02 Rusov et al 0402039.pdf

Selon ce qu’on sait de la structure du centre du Globe, des matériaux fertiles et fissiles baignent (à la surface de la graine, à environ 1’200 Km du centre, pression environ 3.5 millions de bars) vraisemblablement très dilués dans du ferronickel liquide de densité 10 à cause de la pression, où les neutrons rapides nécessaires au fonctionnement de tels réacteurs doivent vraisemblablement survivre très longuement. C’est le rôle de réflecteur à neutrons que joue d’ordinaire le manteau en acier des réacteurs nucléaires, qui fait penser qu’il sera intéressant d’étudier le ferronickel à la fois comme économiseur de neutrons rapides et comme caloporteur local. A noter que le ferronickel (avec 5% à 15% de Ni) n’est de très loin pas aussi dangereux chimiquement que le sodium.

§ De l’industrie des hauts-fourneaux et de la métallurgie par fours électriques, on sait construire des conteneurs de ferronickel liquide. Il est donc envisageable de construire des réacteurs imitant la nature, dans un conteneur adéquat pour monter vers les 1’538 °C; on devra pouvoir en éjecter régulièrement les déchets devenus stables (tous les atomes radioactifs indésirables ayant été détruits; mais les déchets bloquant les réactions de fission, il faut en écarter du coeur du réacteur une trop grande quantité); on devra naturellement pouvoir ajouter régulièrement du combustible en quantités minimales; dans l’idéal, ce combustible sera constitué de matières nucléaires ne demandant pas de retraitements.

§ Avec un champ magnétique, il est possible de contrôler le ferronickel liquide (conducteur électrique, de viscosité comparable à celle de l’eau) et donc le comportement du réacteur, pour suspendre ou pour accélérer les réactions nucléaires, réguler son débit de chaleur.

§ Autour d’un tel conteneur, on doit pouvoir exploiter de la thermoélectricité à haute température, tout en prélevant le torrent de chaleur pour en faire de l’électricité par turbines à gaz. La très haute température va permettre d’obtenir un rendement de Carnot d’au moins 60%. La chaleur résiduelle pourra être exploitée pour du chauffage à distance, entre autres, au lieu d’être jetée dans des tours de refroidissement, si l’installation est située pas trop loin des usagers.

§ Dans les catégories du Forum international Generation IV, dont la Suisse est membre  (de lien documentaire en français

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_international_Génération_IV  , en anglais   https://www.gen-4.org ), on se situe à la fois dans « Réacteur nucléaire rapide à sels fondus RSF » et « Réacteur nucléaire à haute température refroidi au gaz RNR ».    

On aura compris que tout ceci va devoir être simulé par ordinateur en détail, plutôt qu’expérimenté prématurément. Maîtriser un design de réacteurs nucléaires à liquide comme le ferronickel, contenant du combustible nucléaire à fissionner en quantités minimales, semble à portée des ingénieurs et de leurs puissants logiciels pour obtenir un prototype dans des délais de quelques années. Le domaine concerné se situe à la limite entre recherches scientifiques ou techniques et développements industriels: depuis 1996, que de temps perdu en Suisse !

Etat d’esprit en Suisse

Deux légendes,  sans fondements scientifique ou technique sérieux, y ont entravé la poursuite de l’exploitation du nucléaire:

1. La peur de la radioactivité et les excès de la radioprotection – un usage abusif à l’étranger de l’évacuation forcée suite à accident. Une fraude scientifique avérée, mais à la vie dure, a créé dès le milieu du 20ème siècle la panique chez ceux qui ne sont pas familiers avec la biologie, même chez des scientifiques … Voir le lien documentaire « On the origins of the linear no-threshold (LNT) dogma by means of untruths, artful dodges and blind faith » Edward J. Calabrese, de 2015. Les accusations infondées, comme celles concernant les leucémies, ont été ressassées, alors que, par exemple en France, les preuves de non-corrélation avec l’usage du nucléaire civil ont été apportées …

2. Les durables mensonges de tous bords, sceptiques ou opposants, sur la soi-disant absence de solutions en Suisse au problème des déchets nucléaires. Voir par exemple Le Grand Prix du Poisson Vert à Moritz Leuenberger   de 2007. On y trouve par exemple le bobard sur la toxicité du Plutonium – alors que des accidents réels avec du Pu239 (le plus radioactif rencontré, copeaux ou poussières: c’est une matière très dangereuse) en petites quantités et traités de suite n’ont tué personne …

Le peuple des votants suisses étant d’ordinaire raisonnable, il reste à lui assurer une information complète, débarrassée des biais et mensonges ayant cours pour le moment.

Plan énergétique stratégique raisonnable.

1. Construire en Suisse tous les nouveaux bâtiments de manière à ne consommer que des énergies indigènes, avec priorité pour une architecture garantissant la production totale de chaleur par le solaire thermique local. De manière générale, préférer des productions d’énergie locales, de manière à assurer l’indépendance du pays toute l’année, sans plus devoir compter sur des importations ou des exportations de surplus, autres que d’équilibrages: c’est pourquoi pendant très longtemps on ne pourra pas se passer du nucléaire.

2. Faire développer aussi vite que possible des réacteurs de destruction des déchets nucléaires et établir dans quelle mesure ils seront utilisables pour remplacer les 3’200 MW du parc nucléaire suisse dans un délai techniquement acceptable.

3. Remplacer l’ensemble des anciennes centrales nucléaires suisses, AVANT qu’on doive les arrêter pour cause de pannes rédhibitoires. Prévoir dans la loi une exploitation en souterrains profonds de la partie nucléaire de toute usine, remplacée ou nouvelle.

4. Augmenter la taille de ce parc nucléaire, au fur et à mesure de l’augmentation de la consommation d’électricité, due à la substitution des énergies fossiles ou importées. Répartir géographiquement les centrales et définir leur puissance de telle sorte, qu’il ne soit pas indispensable de transporter ces énergies à longue distance (le moins possible de nouvelles constructions de lignes, en utilisant leurs marges de puissances existantes).

Conclusion

Sauf en ce qui concerne l’efficacité énergétique et les efforts d’économies, il faut stopper immédiatement en Suisse l’actuelle stratégie énergétique de la Confédération: elle mène à la même impasse qu’en Allemagne, avec en perspective les mêmes gaspillages et la même aggravation des perturbations du climat. Les énergies renouvelables ne sont pas utilisables pour les objectifs annoncés en électricité: ce sont des investissements perdus d’avance. Mieux vaut investir sur le nucléaire – écologique et sûr – en prenant un horizon à 10 ans.

Bibliographie

§ Introduction au génie nucléaire, Pr. Hon. EPFL Jacques Ligoud,  PPUR, 1997, 2ème éd., 350 pages, ISBN 2-88074-312-5

§ Solitary burn-up waves in a multiplying medium, Pr. Hon. EPFZ Walter Seifritz, Kerntechnik 65 (2000) 5-6, pages 261 à 264, Carl Hanser Verlag, München

André Bovay-Rohr, Colombier, le 26 septembre 2016 

Commentaire 

Option parfaitement plausible et remarquablement utile: résolus, les problèmes de pollution par le pétrole, de perturbation du climat par les éoliennes, de fracking, de gaz, …  et des ressources en énergie permettant de couvrir tous les besoins pour des siècles. Quoi d’étonnant à ce que les lobbys de l’énergie imposent un silence absolu à ce sujet !  Il faut briser ce mur du silence. C’est une question d’intérêt public primordiale. 

Sophie, lic. ès sc. pol., Berne, le 27 septembre 2016

Commentaire

Comme vous l’expliquez, il y a différentes techniques envisagées permettant le recyclage en continu des transuraniens, et plus particulièrement pour l’utilisation de l’U238. Pour ce point, les technologies envisagées permettraient de multiplier par 50 au minimum l’utilisation du combustible, ce qui donnerait tout de même 2000 ans d’autonomie électrique à la Suisse, laissant largement le temps à nos successeurs de trouver d’autres alternatives sans précipitation.

Actuellement, sans conteste les russes ont pris la tête de file avec leurs réacteurs BN-600 et BN-800, refroidis au sodium. D’autant que leur intention à terme est de fermer le cycle combustible, grâce notamment à leur usine de Zelenhogorsk, qui petit à petit produira le combustible et recyclera les assemblages usés.

Pour revenir au problème du sodium dont vous avez fait mention, il faut tout de même préciser que sur le BN-600, on a dénombré 27 fuites de sodium, qui ont toutes pu être réparées et aucun n’a attenté à la sécurité du réacteur. La dernière, en 1997… et il fonctionne toujours depuis. Puis viendra la refroidissement au plomb, le projet Brest-300, dont le concept a visiblement été finalisé et qui devrait être construit dans les années 2020.

Même s’il ne s’agit pas là des concepts les plus avant-gardistes, force est d’admettre que ce pays fait son chemin gentiment sur cette voie, et qu’ils sont en passe d’atteindre le prototype industriel alors qu’au niveau international, on débat encore sur le papier pour choisir la voie à suivre. 

Xavier Mollet, La Chaux-de-Fonds, le 29 septembre 2016

[L’éditeur a demandé à M. Mollet d’étayer ses chiffres et de fournir ses sources: ]

– Le facteur 50, je l’ai en fait divisé par deux en me basant sur une publication du CEA (mais pas seulement), concernant le projet ASTRID, qui n’est autre qu’un démonstrateur RNR de 600MWe à caloporteur sodium. Bien que ce ne soit pas directement un projet russe, l’intention de fermeture du cycle combustible est identique. En supposant que les technologies développées ne permettent pas un recyclage total, j’ai préféré garder une grosse marge. (p.15):

 http://www.cea.fr/multimedia/Documents/publications/rapports/rapport-gestion-durable-matieres-nucleaires/Tome%201.pdf

– Les 2000 ans d’autonomie, en supposant un âge moyen de fonctionnement de nos centrales de 40 ans (légèrement supérieur à la réalité cette fois-ci, si l’on prend en compte 3.2GW de production moyenne) et donc autant d’U238 inutilisé), 40×50 = 2000 justement. Ci-joint une publication du Forum Nucléaire suisse, qui parle de 4000 ans d’autonomie (décidément, j’aime bien les divisions par 2 !) (p.4):  

 http://www.nuklearforum.ch/sites/default/files/folder-pdf/130429%20Wiederaufarbeitung_web_f.pdf

– Concernant l’objectif, il est question de réduction du volume de stockage et de la durée de radiotoxicité. La réduction des stocks militaires a également été évaluée, bien que les évolutions de ces derniers jours montrent que les russes ne sont pas prêts à diminuer leur stock de plutonium sans réciprocité des USA.  

 https://fr.sputniknews.com/international/201610031028031200-plutonium-desarmement-recyclage-usage-conditions/

http://www.efn-uk.org/l-street/closed-cycles/index_files/BN-800-history.pdf

Quelques présentations sur ce réacteur:  

https://www.iaea.org/NuclearPower/Downloadable/Meetings/2013/2013-03-04-03-07-CF-NPTD/T1.2/T1.2.shepelev.pdf  ///

http://www-pub.iaea.org/mtcd/meetings/PDFplus/2009/cn176/cn176_Presentations/parallel_session_1.1/01-05.Khomyakov.pdf

– La transposition à la Suisse, vous en avez vous-même parlé dans votre article, du fait que vous suggérez de développer des réacteurs brûleurs d’actinides mineurs. Justement, il en est question concernant la technologie des réacteurs au sodium. Cela nécessiterait de soit

1. Développer une compétence nationale de retraitement du combustible

2. Ne pas renouveler le moratoire sur l’exportation des déchets et sous-traiter cette partie. L’autonomie énergétique serait alors garantie à un niveau jamais atteint.

Cerise sur le gâteau, on ne pourra pas dire que nos politiciens n’étaient pas au courant: http://www.bfe.admin.ch/forschungewg/02544/02810/index.html?lang=fr&dossier_id=05707   

Xavier Mollet, La Chaux-de-Fonds, le 4 octobre 2016

Publié dans Economie, Energie, Nucléaire civil, Science, Suisse, techniques | Marqué avec , , , , , , , , , , , | 7 commentaires

Géothermie profonde en Suisse: déconvenue programmée

Une intéressante information sur des recherches en géologie expérimentale  au Grimsel, par des professeurs de l’Université de Neuchâtel, s’est transformée ces jours en propagande pour la stratégie énergétique (2050!) de la Confédération, par la RTS et par le quotidien Le Temps. C’est évidemment l’usage de cette ruineuse technologie de géothermie profonde, qui est à déplorer: elle ne fera pas l’affaire; en résumé:

– En Suisse, le flux de chaleur venu des profondeurs est beaucoup trop modeste, pour en permettre une exploitation en « énergie renouvelable » à l’échelle souhaitée.

– En s’obstinant à vouloir forer quand même, on s’expose à déclencher des séismes, aussi bien lors de  la fracturation (l’expérience a été faite en vraie grandeur, par exemple à Bâle, budget environ 80 millions de Fr.), que lors du refroidissement provoqué des décennies plus tard par un prélèvement de chaleur au-delà du flux naturel.

– Peut-être aussi, s’agit-il d’exploration pétrolière et gazière en catimini.

Dans tous les cas, nos décideurs et le public sont roulés dans la farine: s’il s’agit de nous faire gaspiller nos capitaux, c’est gagné !

Documentation

§ Courriel: Objet: Energie géothermique profonde – informations tronquées à la RTS

Date: 8 septembre 2016 14:26:57 UTC+2

À: stephen.miller@unine.ch, benoit.valley@unine.ch

Cc: tj@rts.ch, Bernard.Rappaz@rts.ch, « Prof.JACQUOT Pierre » <pierre.jacquot@epfl.ch>, « Prof. REINHART Franz-Karl » <fkreinhart@usti.net>, « Prof. Rebetez Martine » <martine.rebetez@unine.ch>, Dupont Dr Jean-François <jf.dupont@bluewin.ch>, De Reyff Dr Christophe <c.dereyff@bluewin.ch>, « Présidente Energiesuisse.net » <irene@aegerter.net>, Fédération romande pour l’énergie <info@frenergie.ch>

Le présent message n’est pas confidentiel, sera publié

Monsieur le Professeur,

Monsieur le Professeur assistant,

La présente fait suite à la présentation à la RTS_UN, au 19:30 du 7.9.2016, de lien

   http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/une-nouvelle-etape-est-en-cours-pour-developper-la-geothermie?id=8000400

Bien que toute recherche en géologie soit de toutes manières utile:

§ Si l’on tient compte du flux de chaleur au Grimsel, de l’ordre de 100 mW/m2 (SVP valeur expérimentale ? ) , il ressort que l’on pourra chauffer une station thermale, mais qu’on peut oublier une grande centrale électrique ! Ayant publié sur le blog scientifique indépendant « Toutes les énergies » plusieurs articles montrant clairement cette restriction, je m’étonne de l’objectif annoncé par la RTS: entreprise téméraire.

§ Quant à remplacer 7% de la production électrique suisse, on peut l’estimer en sachant que la totalité du nucléaire se monte à 40% du total de la production suisse et de puissance 3’200 MW plus de 8’000 heures/an; soit des ambitions géothermiques de 560 MW, ce qui est plutôt farfelu – avec un sol transmettant aussi peu de chaleur. Comme physicien, je trouve donc abusif que le terme d’«énergie renouvelable» soit utilisé en public, alors que les puissances exigées pour une centrale électrique géothermique seront en moyenne de plus de 22 MW toute l’année, avec pour suite un épuisement rapide de la chaleur fossile locale. SVP votre avis ?

A votre disposition. Salutations respectueuses.

André Bovay-Rohr, Physicien

==================

PS

La RTS ne peut pas ignorer l’existence du blog susmentionné et de son contenu; voir l’article « L’été 2016 sur le front de l’énergie: des informations très inquiétantes » et les citations à propos de multiples censures bien documentées … Sa tradition est en pareil cas de ne pas publier la moitié gênante des informations: défense aux chercheurs de l’Uni de Neuchâtel de trouver des résultats négatifs !

*   *   *

§ Courriel: Objet: Des entreprises téméraires, cachées dans l’article: « Une géothermie sans secousses »

Date: 9 septembre 2016 15:55:54 UTC+2

À: nathalie.jollien@ringier.ch, lecteurs@letemps.ch

Cc: sciences@letemps.ch, tj@rts.ch, uwieland@ethz.ch, florian.amann@erdw.ethz.ch, « Pr. Miller » <stephen.miller@unine.ch>, « Pr. Valley » <benoit.valley@unine.ch>, « Prof.JACQUOT Pierre » <pierre.jacquot@epfl.ch>, « Prof. REINHART Franz-Karl » <fkreinhart@usti.net>, « Prof. Rebetez Martine » <martine.rebetez@unine.ch>, Dupont Dr Jean-François <jf.dupont@bluewin.ch>, De Reyff Dr Christophe <c.dereyff@bluewin.ch>, « Pr.Erkman Suren » <suren.erkman@unil.ch>, « Présidente Energiesuisse.net » <irene@aegerter.net>, Fédération romande pour l’énergie <info@frenergie.ch>

Le présent message n’est pas confidentiel, sera publié dans le blog « Toutes les énergies » 

Madame la Rédactrice,

La présente fait suite à votre article dans le quotidien Le Temps du 9 septembre 2016 page 12. Il me fait penser que vous n’êtes pas au courant des vices cachés de la stratégie énergétique 2050 de la Confédération (et non 2015).

Les chiffres indiqués par le géologue sont discutables et masquent une entreprise non durable et téméraire: pour produire plus de 20 MW électriques, il faudra pouvoir capter vers les 80 MW thermiques vers 180 °C, fournis en continu toute l’année … par un terrain où le flux vertical de chaleur se situe en Suisse entre 60 mW/m2 et 160 mW/m2. Le flux naturel de chaleur exploitée largement dépassé, la contraction thermique des roches va se charger de générer des séismes des décennies après les débuts: c’est bien une entreprise téméraire, qui va amener d’autres justices que celle de Bâle à s’en occuper.

Vouloir sortir du nucléaire, sans en proposer un remplacement plausible, est aussi chimérique que dommageable; de plus, cette décision erronée est motivée (entre autres) par la peur de la radioactivité, qui repose sur une fraude scientifique ancienne; voir la documentation avec le mot-clé «  Hermann Joseph Muller »; il y a là en germe le thème d’un très bel article … D’autres motifs moins avouables, comme des recherches pétrolières et gazières en catimini, seraient peut-être aussi à examiner par la Presse et les médias.

A votre disposition. Salutations les meilleures.

André Bovay-Rohr, Physicien, …

==================

PS

Copie du courriel, à propos d’une très récente émission de la RTS sur le même sujet: …

*   *   *

A cette date, pas de réponse, sous aucune forme, émission, article ou courriel …

§ Articles anciens: Utiliser le mot-clé « géothermie profonde » dans le champ de recherches, l’article le plus ancien étant   Fausses pistes. → au point 4.

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 13 septembre 2016

Publié dans Energie, Sciences de la Terre, Suisse | Marqué avec , , , | Un commentaire