« Préparons-nous à être les meilleurs sur le plan énergétique« , écrivait Mme Doris Leuthard le mercredi 25 septembre 2013, dans Le Temps, Débats, page 11. En exergue « La stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral se veut à la fois réaliste et optimiste ».
1. Or 2050 est totalement irréaliste! Le propos n’est en soi pas sérieux, sape la crédibilité de tout le dossier: aucune prévision technique, d’organisation ou de haute finance n’a la moindre chance de se vérifier à pareille échéance; la position privilégiée de la Suisse et sa capacité d’adaptation ont des limites de résistance aux pénuries, mais pour 2050, après avoir fait mille sottises, on devine qu’elle s’en sortira dans un bon état énergétique et environnemental: au Conseil fédéral, on navigue donc dans des croyances. Or les politiques et les fonctionnaires fédéraux, les décideurs de 2013 seront en 2050 tous à la retraite ou dans la tombe, toutes leurs pires fautes juridiquement prescrites: c’est la seule chose vraiment prévisible !
2. Croire (!) qu’une politique et des technologies intelligentes, encore à inventer et « qui échappent à toute prévision fiable« , permettront de concilier sécurité d’approvisionnement (?), rentabilité (?) et compatibilité avec l’environnement (?) est de l’optimisme délirant. Agacer longuement les pays voisins et l’Europe avec une politique qui confond constamment énergie et électricité, n’est pas intelligent … Dure en affaires, la Suisse, oui; mais intelligente en affaires énergétiques ? Certainement PAS !
3. Sur ces deux contradictions internes du propos, l’auteur ajoute une troisième couche, qui ébranlerait l’optimisme le mieux chevillé au corps: elle évoque une transition énergétique – concept vague signifiant en réalité qu’on fuit le nucléaire par principe, pour des raisons idéologiques et fantasmées, en imitant l’Allemagne; or là on se heurte aux contraintes scientifiques et techniques du problème ! Les énergies dites renouvelables, pas plus que les progrès en efficacité énergétique, n’offrent sur le terrain des perspectives crédibles; pas trace non plus dans ces projets du Conseil fédéral d’un début de réelle sortie du carbone: en imitant l’Allemagne, ce serait plutôt l’inverse – pauvre environnement ! Ce n’est pas smart du tout: c’est de l’incompétence.
Pas de quoi devenir les meilleurs donc – sur quelque plan que ce soit – Quelle suffisance dans le propos ! Quelle pagaille !
Documentation
Cela se voyait déjà en 2011 dans les désopilantes galeries d’images de Mix & Remix:
http://www.infrarouge.ch/ir/galerie-576-nucleaire-sortie.html de mars 2011
http://www.infrarouge.ch/ir/galerie-587-suisse-sans-atome-bien-raisonnable.html de mai 2011
Ce n’est pas d’hier qu’il y a de la pagaille à Berne; documentée en novembre 2010: au DETEC, un magnifique rapport de l’OFEN saboté en haut lieu
http://www.infrarouge.ch/ir/thread-329058-quelle-pagaille-conseil-federal
Les conséquences de la future pagaille énergétique se voient depuis très longtemps, par exemple:
http://www.infrarouge.ch/thread-166317-comme-ailleurs-politique-pour-moment-femme.html